Au confluent de la Loire et du Nohain, Cosne, Condate de son nom latin, s’est, la plupart du temps, tournée vers le fleuve royal, délaissant son affluent qui pourtant traverse la ville et, grâce à sa forêt alluviale, offre à la cité un véritable poumon vert méconnu.
Mieux connaître le milieu rivière
Depuis quelques mois, la Ville a pris conscience des problèmes qui l’affectent, lui, et ses riverains. Aussi a-t-elle organisé samedi, dans le sillage de premières réunions en juin dernier, les « Rencontres du Nohain » auxquelles étaient conviés riverains et utilisateurs (pêcheurs, kayakistes…), mais aussi des techniciens.
« L’un des buts est de créer des liens entre riverains. »
Au Belvédère du Palais de Loire, Yannis Bonnet, maire-adjoint, entouré d’Émilie Mauroy, créatrice de liens et animatrice de la matinée, d’Arnaud Bayle, guide naturaliste et de Léa Frottier, technicienne communautaire chargée du Contrat de rivières Vrille, Nohain, Mazou, en situe le cadre à une trentaine de participants. « Échanger sur la rivière, être à l’écoute de vos problèmes (embâcles, entretien des berges, connaissance du milieu de la rivière, etc.), améliorer cet espace, trouver un bon entretien, créer des liens entre riverains… »
Tour à tour, chacun se présente, se situe sur une carte et expose sa problématique (ou pas) et son rapport à la rivière, alors que l’animatrice rappelle que chacun est gestionnaire de sa propre berge. Elle relance les débats avec les résultats des réponses aux questionnaires reçus après la réunion de février. « Vous êtes tous attachés à votre maison, à votre rivière souvent raison de l’achat de cette propriété. Pour bon nombre, entretenir la berge est une contrainte, certains font appel à un prestataire, plusieurs émettent l’idée de mutualiser ».
« On veut du concret ! »
Des pistes qui alimentent la discussion qui va monter d’un ton. Plusieurs regrettent l’inaction des pouvoirs publics, demandent l’intervention de la Ville. « Il y a quelques années, on pouvait remonter en bateau jusqu’à l’autoroute, maintenant c’est impossible », s’emporte l’un. Son voisin approuve et constate « des réunions oui, mais jamais d’actions. On veut du concret ! »
« On vit dans une société avec des règles. Elles ne sont pas respectées, tant pis, tout le monde s’en f… »
Une grogne sourde que tente de tempérer l’animatrice. « Les actions ne peuvent pas venir que des pouvoirs publics mais aussi de votre part », alors que la responsable communautaire rappelle « il y a des obligations réglementaires ».
Des problématiques ont été constatées
Émergent diverses problématiques : la gestion des pelles des biefs et donc du niveau du Nohain, une décharge sauvage qui pollue la rivière (le maire adjoint informe que le dossier est dans les mains de la Dreal et des services de l’État (quasiment le même cas qu’à Villechaud), des déchets de sacs poubelles amassés rue Émile-Combes pendant plusieurs jours et qui finissent dans le cours d’eau, etc.
L’animatrice tente de calmer le jeu. « Il faut s’entendre collectivement. » En vain ! Plusieurs sont excédés des incivilités, de l’inaction d’autres. L’agent communautaire rappelle qu’une étude au niveau de la Communauté de communes Cœur de Loire est en cours sur cette rivière.
« Pour bon nombre de propriétaires, entretenir la berge est une contrainte. »
Chacun retrouve ses esprits au cours d’une balade commentée par le naturaliste, sous le soleil le long du Nohain, de La Chaussade jusqu’à la résidence du Bief. Des arrêts permettent de constater diverses problématiques.
Vers la création d’une association de riverains ?
Dernière étape, les locaux de l’association 47-2, rue Waldeck-Rousseau, pour un débriefing avec deux questions : Que retenez- vous de cette matinée ? Qu’attendez-vous pour l’avenir ? Certains positivent, parlant de créer une association de riverains pour mutualiser, pour peser davantage auprès de la mairie et des pouvoirs publics en général. Mais d’autres sont plus pessimistes. « On vit dans une société avec des règles. Elles ne sont pas respectées, tant pis, tout le monde s’en f… » Un autre, « nous n’avons toujours pas de réponse ! Qui fait quoi de ces arbres en travers ? Qui commence ? »
Un gros travail reste à faire pour convaincre car « il y a des lois, elles ne sont pas appliquées. À quel moment ça dysfonctionne, qui doit faire quoi ? »
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