« On veut faire du transport social, du transport solidaire. » Déjà bien active dans les missions fondamentales de sa maison mère que sont l’urgence, le secourisme, l’action sociale, la formation, la santé et l’action internationale, l’Unité locale (UL) Croix-Rouge de Cosne pense à tous ceux pour qui se déplacer est un problème. Ne serait-ce que se rendre au cimetière sur la tombe d’un proche. « Le but est qu’un volontaire de chez nous amène une personne là où elle a besoin de se rendre », indique Patrice Papillon, le président de l’UL.

« Tout le monde peut en bénéficier »

Un tel service est déjà assuré au sein de la Croix-Rouge en France et dans la Nièvre, par les centres de Nevers et Saint-Saulge. La moyenne nationale est de 49 bénéficiaires transportés par an. Le cadre est donc défini, codifié, et il se trouve qu’avec Cosne qui pèse moins de 12.000 habitants, « on n’a pas ici de cahier des charges sur des cas de figures, tout le monde peut en bénéficier ».

« Mais on prendra des publics prioritairement », détaille le président de l’UL. D’abord les personnes âgées en perte d’autonomie, les personnes sans véhicule ni solution de transport et les personnes à faibles revenus, et « pour des déplacements essentiels », à savoir rendez-vous médicaux, démarches administratives, courses de première nécessité voire insertion professionnelle.

« On va commencer petit, sur une demi-journée par semaine, et déjà essayer dans notre rayon d’action d’une quarantaine de communes », dans un triangle Neuvy sur-Loire – Saint-Amand-en-Puisaye – sud de La Charité-sur-Loire. « On sera limité à 100 km », un aller-retour vers un hôpital parisien n’entre pas dans les possibilités.

Pas gratuit mais pas cher

Précision utile de Patrice Papillon, ce service « ne sera pas gracieux. Je ne peux pas dire le prix, juste qu’il sera assez faible ». À déterminer avec la responsable régionale de la mobilité Croix-Rouge basée à Quetigny.

Dans l’esprit, « on ne veut pas concurrencer les taxis et les ambulances, il faut que chacun travaille. Mais on entend dire aussi que des taxis ne prennent pas des courses courtes ». Chose compréhensible s’ils ne s’y retrouvent pas ou trop peu économiquement.

Le temps que les conditions soient réunies (conducteurs disponibles, véhicule Berlingo de l’UL révisé, contacts noués avec « ceux qui peuvent nous aider à monter le truc », communes via leurs Centres communaux d’action sociale, assistantes sociales, Communauté de communes Cœur de Loire qui a la compétence mobilité…), le lancement peut être imaginé fin 2025 ou début 2026. « En fonction du nombre de chauffeurs et si on voit que ça marche, qu’il y a une demande, on verra pour l’acquisition d’un véhicule dédié », même à augmenter l’amplitude de permanence.

Du temps et du soutien à donner

Peut-être que l’offre fera émerger « d’autres besoins qu’on ne sait pas, ça peut servir à autre chose. On va le découvrir, à force. Sans être âgé, il y a tous les accidents de la vie, une blessure, la personne vivant seule qui ne peut plus conduire, celle qui n’a pas de bon de transport »…

Un appel est donc lancé à celles et ceux qui souhaiteraient devenier les futur(e)s conducteur(trices)s de ce transport social. Sachant que s’ils s’engagent, de facto « ils deviendront bénévoles chez nous », en adoptant les principes de la Croix-Rouge. Et en faisant quand même quelque chose de chouette de leur vie : « Offrir du temps et du soutien aux plus vulnérables, créer du lien social, agir concrètement dans leur communauté. »

Une mission parmi d’autres

L’UL de Cosne-sur-Loire assure déjà la formation grand public aux premiers secours civiques (PSC), la fourniture en produits d’hygiène et d’entretien à prix très bas via la Croix-Rouge sur roues, la vente de vêtements d’occasion, l’aide alimentaire directe après recommandation par les assistantes sociales, les dispositifs de secouristes sur des manifestations via le comité départemental Croix-Rouge (qui peuvent être doublés d’une couverture médicale), ainsi que la mise à disposition de lits, duvets, café et boissons chaudes pour des dizaines de personnes en cas de catastrophe naturelle.

L’aide alimentaire se fait sous la forme de bons d’achat dans un hypermarché cosnois, l’occasion de rappeler que l’UL, déjà malheureusement cambriolée deux fois, ne détient pas d’argent liquide.

Toute offre est bonne à prendre

« Les créations de services ne peuvent que répondre aux besoins du territoire », affirme Nicolas Jouanin, le responsable du service mobilité à la CdC Cœur de Loire. D’ici la fin de la période de réserve électorale, la CdC ne s’engagera pas à soutenir des projets en matière de transports à la demande comme celui de la Croix-Rouge, mais elle connaît les besoins factuels, diagnostiqués dans l’étude préalable à son Plan de mobilité simplifié (PMS). Et sait que « l’offre peut créer de nouveaux besoins » auprès des habitants enclavés. « C’est l’essence du PMS d’avoir des constats partagés avec l’ensemble des partenaires » pour formuler des réponses.

Le guichet unique mobilité et sa marque Filgo ! tiennent déjà des permanences (lundi et vendredi matin, mercredi après-midi) pour accompagner et conseiller sur les aides à la mobilité. Et c’est gratuit. Contact : tél. 03.86.39.47.42.

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Florent Maupas

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