La compagnie artistique Hékau s’installe à Cosne, de l’ombre à la lumière

Le secteur cosnois semble inspirer les marionnettistes. Déjà, Carole Croset, l’ancienne artiste des Guignols de l’Info, s’était installée à Suilly-la-Tour, menant depuis quelques années divers ateliers notamment en milieu scolaire. Aujourd’hui, c’est une compagnie de marionnettes spécialisée en théâtre d’ombres contemporain, auparavant basée à Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui pose ses valises à Cosne-sur-Loire. Son nom mystérieux ? Hékau, qui signifie magie et sorcellerie en égyptien ancien.

Une recherche plastique autour de la construction de marionnettes et de l’utilisation de l’ombre projetée

Nicole Ayach, qui l’avait fondée en 2017 avec Hany Hommos, un marionnettiste égyptien résidant désormais dans son pays, en est la directrice artistique actuellement.

La ligne artistique de Hékau est tournée vers une recherche plastique autour de la construction de marionnettes et de l’utilisation de l’ombre projetée sur différentes surfaces de projection. Les artistes explorent sur scène de nouvelles formes de récits visuels et textuels, laissant une place importante à la création musicale et la place du musicien sur le plateau. La dimension transculturelle et la région méditerranéenne demeurent au cœur des problématiques historiques, sociales, familiales et intimes, abordées dans les différentes créations.

Une inspiration puisée pour beaucoup dans le parcours atypique de sa directrice

Franco-américaine, Nicole vivait aux USA, immergée dans un univers artistique au spectre très large, allant du dessin à la vidéo en passant par la marionnette. Elle travaille dans diverses compagnies de cirque et plus particulièrement dans une qui lui donne un petit rôle dans un spectacle de marionnettes où elle va découvrir toutes sortes de techniques. « À New York, un réseau actif et militant développe cet art ». Elle fait alors la rencontre de Jennifer Miller, une vraie femme à barbe qui dirige le cirque Circus Amok. Elle lui confie le rôle d’assistante à la mise en scène et l’a aussi énormément inspirée.

Loin des idées reçues, New York est riche en cirques qui se produisent dans des parcs, des espaces publics. Expression d’un véritable art de rue ! « J’aidais à la construction des décors, à la régie et participais à toutes les répétitions. J’avais beaucoup de responsabilités ».

« Notre art requiert un aspect technique primordial. On s’adapte à la jauge des salles entre 100 et 500 spectateurs. »

Nicole Ayach (Directrice artistique)

Jusqu’en 2012, son univers artistique, c’est New York. Cette année-là, elle quitte les États-Unis pour l’Égypte. La révolution survenue l’année précédente dans le pays a laissé beaucoup d’effervescence politique et militante. Les expressions artistiques s’en inspirent largement, notamment les spectacles de rues. Nicole collabore à ce moment avec Hany Hommos, un marionnettiste égyptien. Ils élaborent divers projets : de marionnettes géantes mais aussi de théâtre d’ombres. « À ce moment, j’ai vraiment découvert et compris cet art qui remonte au XIIe siècle et qui fait partie du spectacle traditionnel égyptien ».

Après cette étape de quatre ans en Égypte, c’est l’arrivée en France pour débuter une formation de Master en Projet culturel et artistique international (département théâtre) à l’Université Paris 8. Elle écrit un mémoire sur les projets de marionnettes transculturels entre la France et le Moyen-Orient. Ses recherches la (re) conduisent vers le théâtre d’ombres égyptien au Moyen-Âge… Décidément !

La compagnie ne demande qu’à faire découvrir et exploiter le vaste langage expressif qu’est le théâtre d’ombres. (Photo remise par Hekau)

Un an après, Nicole fonde Hékau avec l’artiste égyptien. D’emblée, des projets fusent : marionnettes géantes et théâtre d’ombres. Hélas, arrive le printemps 2020, la crise sanitaire du Covid ! Son binôme reparti sur les bords du Nil, Nicole reste seule aux commandes. Elle développe son équipe, cherche des artistes collaborateurs et élargit le champ d’action de la compagnie. Ainsi, la rejoignent plusieurs marionnettistes aux compétences différentes, une autrice, une musicienne, un scénographe, un constructeur de marionnettes, une créatrice de textiles basée à New York, une régisseuse de lumière, etc. Une véritable fourmilière aux compétences tous azimuts. Chaque spectacle rassemble plusieurs disciplines artistiques pour créer de façon collective.

Deux grandes créations

Quatre ans après, la Compagnie a déjà présenté, entre autres, deux grands spectacles de théâtre d’ombres surtout en région parisienne. En 2021, Tarakeeb évoque l’histoire d’un dresseur de pigeon égyptien qui vient s’installer à Paris.

Depuis octobre 2023, la troupe tourne avec une production poétique, Min el Djazair, narrant les destins croisés de deux sœurs. Elle se produit en ce moment en Normandie avant de retrouver le théâtre Mouffetard de Paris. « Notre art requiert un aspect technique primordial. On s’adapte à la jauge des salles entre 100 et 500 spectateurs ». Mais quelle que soit la séance, le plateau technique est fourni avec au moins deux marionnettistes, un musicien, un régisseur-lumière, une narratrice, voire plus.

Ateliers de formations et actions culturelles

Nicole y associe son rôle de directrice artistique à la fabrication et au maniement de marionnettes conjointement à d’autres partenaires. En parallèle, la compagnie propose ponctuellement des ateliers de formations professionnelles. Elles sont pensées comme autant de petits laboratoires pour partir à la découverte du vaste langage expressif qu’est le théâtre d’ombres.

Comme elle l’a déjà lancé à Cosne-sur-Loire et alentour, peuvent être développées des actions culturelles autour des arts de la marionnette et du théâtre d’ombres avec des publics scolaires et dans le milieu médico-social.

« En Égypte, j’ai vraiment découvert et compris cet art qui remonte au XIIe siècle et qui fait partie du spectacle traditionnel égyptien. »

Nicole Ayach

Ces projets s’articulent autour de la transdisciplinarité et intègrent des moments de construction de marionnettes ainsi que de mise en récit. Il y a deux mois, a été présentée au lycée agricole et viticole de Cosne, la restitution d’un travail de plusieurs semaines avec des élèves sur l’œuvre de Saint-Exupéry, Le Petit Prince. Actuellement en périphérie de Cosne, Hekau conduit un projet similaire avec plusieurs classes autour du conte Trois grains de riz.

La création est la raison d’être de la troupe qui, parallèlement à sa tournée, prépare un spectacle jeune public autour de contes écrits par un auteur américain. Un travail de longue haleine puisqu’il devrait sortir en 2027.

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