Le pont suspendu sur la Loire de Cosne ne se laisse pas déboulonner comme ça

Une suspente du pont de Loire de Cosne a déjà été déposée pour être analysée. Sa remplaçante devrait être installée bientôt. Des opérations faisant que fermetures nocturnes à la circulation (de 21 heures à 5 heures du matin) et alternat diurne restent de mise sur la très fréquentée RD 955 entre Nièvre et Cher.

« Ça n’a pas bougé beaucoup en 70 ans, tout est grippé. » David, Guillaume et Georges, le chef de chantier, le chef d’équipe et le monteur en rénovation d’ouvrages d’art de l’entreprise loirétaine Baudin Châteauneuf, doivent “jouer” du chalumeau et de la disqueuse dans la nuit, à la lumière d’un halogène qu’alimente un groupe électrogène. L’opération pour déposer une suspente du pont de Loire de Cosne et tous ses éléments de fixation afin de les faire autopsier par le laboratoire Cerema – dernière étape du diagnostic des éléments structurels -, ne prend pas de retard mais se confronte à la réalité des détails du vénérable ouvrage et justifie des fermetures nocturnes à la circulation routière depuis une bonne semaine.

Parfois indéboulonnable

Des écrous ne voulant pas se laisser dévisser, il a fallu couper à leur base les « tiges » pour enlever le collier enserrant le gros câble porteur, en haut, et au niveau du culot, le U en bas de l’étrier tenu dans la poutre de rigidité du tablier. Avant cela, il avait fallu mettre en tension deux vérins hydrauliques qui font office de suspente, reliés au gros câble. Ledit étrier ne s’est pas laissé faire non plus lorsque sa dépose a débuté, dans la nuit de lundi à mardi.

« On n’a que les plans d’époque. Aujourd’hui on archive les procédures, dans le temps on ne le faisait pas. »

Romain (Chargé d’affaires de l’entreprise Baudin Châteauneuf, de Châteauneuf-sur-Loire)

Travaillant à longueur d’année sur des ponts aux quatre coins de la France, suspendus ou non, enjambant des rivières ou imbriqués dans le réseau ferroviaire, et en capacité de les restaurer de fond en comble, Baudin Châteauneuf a les remplaçants de ces pièces en stock. Il n’a point été besoin de les manufacturer exprès. L’entreprise détient aussi les plans du pont construit par ses soins jusqu’à son ouverture en 1959, mais « pas les procédures écrites, raconte Romain, chargé d’affaires. Aujourd’hui on archive les procédures, dans le temps on ne le faisait pas ». Ne pas savoir précisément comment les monteurs prédécesseurs s’y sont pris, « c’est aussi ce qui rend le chantier intéressant ».

Nacelles d’aujourd’hui

Il s’agit entre Cosne, Boulleret et Bannay, d’un « petit » chantier à 70.000 €. D’autres bien plus conséquents coûtent plusieurs millions d’euros et durent des années.

Pour l’anecdote, la nacelle historiquement rattachée au tablier pour « coulisser » sur la longueur de l’ouvrage, ne peut plus être utilisée sauf à la retaper et la mettre aux normes. Les monteurs utilisent leurs propres nacelles pour travailler dans le vide.

Pourquoi choisir cette suspente-là, près de la pile côtés Cosne et amont ? Parce que, intermédiaire en taille et plus soumise à l’humidité que ses congénères vers la rive, elle est caractéristique des efforts que toutes supportent.

Une supente neuve arrive

Un alternat de la circulation sera nécessaire en journée ce mercredi 23 et jeudi 24 octobre, pour préparer la pose de la suspente neuve. Qui devrait probablement s’opérer en début de semaine prochaine, encore de nuit et sans trafic routier sur la chaussée en parallèle.

Jusqu’au 31 octobre, ce sera « un peu au jour le jour que les contraintes sur la circulation se préciseront », rappelle-t-on au Département de la Nièvre, gestionnaire de l’ouvrage d’art. Collectivité qui partagera les frais avec sa voisine du Cher, le moment des travaux de réparation venu (pour redonner de la flèche au pont suspendu et tirant sur la rénover les appuis sur les berges). En 2027 ?

Il a supporté plus que le char Leclerc !

Une reprise de la protection anti-corrosion s’ajoutera-t-elle alors à la facture, les effets du sablage et de la peinture réalisés il y a 30 ans étant en fin de vie ? Le budget se gonflera-t-il encore d’un démoussage et d’une imperméabilisation des piles ? Et que dira l’état de la suspente déposée, mis en perspective avec les recalculs de l’état structurel du pont réalisés ces dernières années ? À suivre.La suspente, son collier, son culot et les écrous du système d’accroche, prêts à être emmenés en analyse. (Photo Le Régional de Cosne et du Charitois rédacteur)

Ces études avaient démontré que le pont est resté costaud. Qu’il ne tombera pas à condition de maintenir l’interdiction aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes en vigueur depuis 2017. « Ils ont mis suffisamment de matière et de marges dans le dimensionnement de l’ouvrage pour qu’à l’époque il supporte le char Leclerc », décrit un fin connaisseur. En charge, le Leclerc, c’était la référence après-guerre.

Florent Maupas

mairie-cosnesurloire.fr est une plateforme d’information qui regroupe des nouvelles publiées sur le web dont le thème central est « Cosne-Cours-sur-Loire ». mairie-cosnesurloire.fr vous a préparé cet article qui traite du sujet « Cosne-Cours-sur-Loire ». Ce texte a été reproduit de la façon la plus honnête que possible. Vous avez la possibilité d’utiliser les coordonnées présentées sur notre site web dans l’objectif d’indiquer des précisions sur cet article traitant du thème « Cosne-Cours-sur-Loire ». Restez connecté sur notre site mairie-cosnesurloire.fr et nos réseaux sociaux dans le but d’être renseigné des futures annonces.