C’est encore une grosse année de travaux qui s’annonce sur le réseau ferroviaire en Bourgogne Franche Comté. SNCF Réseau dévoile un programme d’investissements qualifié d’ambitieux avec 330 M€ prévus sur le réseau ferroviaire, dont 52 M€ cofinancés avec l’État et le Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté. SNCF Réseau se vante d’ailleurs que ces financements pour le train dépassent pour la première fois ceux pour la route dans la région.

Les principaux travaux prévus cette année en Bourgogne-Franche-Comté

En 2025, SNCF Réseau annonce pas moins de 40 chantiers programmés dont le montant est supérieur à 1 M€ aux quatre coins de la Bourgogne-Franche-Comté parmi lesquels :

– La modernisation de la voie entre Cosne-Cours-sur-Loire et Nevers, sur la ligne Paris-Clermont.

C’est un investissement de 106 M€ financé à 100% par SNCF Réseau. Cette opération, qui a débuté en janvier et s’achèvera en juin 2025, consiste à remplacer 56 km de voie mais aussi à renouveler les quais de la gare de La Marche et Tronsanges, moderniser 9 passages à niveau (avec pistes et accès), réaliser des travaux hydrauliques et sécuriser des ouvrages d’art. C’est la 2ème opération la plus importante pour SNCF Réseau en France cette année.

– Les fils et les poteaux-caténaires se refont une beauté dans 4 départements

Des travaux de remplacement de fils de contact caténaires sont réalisés sur plusieurs périodes de l’année entre Paris, Dijon et Mâcon, entre Dijon et Saint-Amour et entre Dijon et Vallorbe (Suisse), pour un montant de 2,5 M€. Ils consistent à renouveler 29 km de fils caténaires permettant l’alimentation des trains électriques, grâce à l’utilisation d’un train « dérouleur ».

– Une cure de jouvence de la ligne Dole-Belfort

En 2025, la ligne Dole-Belfort est au cœur des préoccupations de SNCF Réseau avec plus de 50 M€ investis et la réalisation de nombreux travaux : 3 kilomètres de rails remplacés entre les communes de La Barre et Ranchot, 11 kilomètres de voies et tous ses composants (rails, traverses et ballast) renouvelés entre Besançon et Deluz ainsi que la mise en accessibilité de la gare de Novillars, 40 kilomètres de rails dont 10 km de voies et tous ses composants (rails, traverses et ballast) remplacés entre Clerval et Belfort.

– La modernisation de la voie en gare de Chalon-sur-Saône

Depuis le 10 février, SNCF Réseau finance la poursuite des travaux de modernisation de la voie en gare de Chalon-sur-Saône avec plus d’1 km renouvelé et près de 800 traverses pour un montant de 2,4 M€.

– La régénération de la ligne Paris-Lyon-Marseille

SNCF Réseau continue de donner une seconde jeunesse à cette « vieille dame », âgée de 176 ans. Ces travaux de modernisation seront notamment marqués par la visite d’un train-usine caténaire, qui interviendra entre Dijon et Baulme-la-Roche de septembre à la fin d’année pour remplacer 414 poteaux caténaires. Cette opération représente un investissement de 18,7 M€ financés par SNCF Réseau.

Côté signalisation, ce sont plus de 24 M€ qui sont investis dans le cadre du programme des Commandes Centralisées du Réseau (CCR). Deux secteurs sont concernés : entre Fain-lès-Montbard et Nuits-sous-Ravières d’une part et entre Blaisy-Bas et Dijon d’autre part. À terme, ces travaux permettront de télécommander toutes les installations de signalisation depuis la CCR de Dijon.

– La mise en accessibilité des gares

Sont programmées ou en cours de réalisation les gares de Chalon-sur-Saône, Mâcon-Ville, Tournus, Nevers et Lure. Sur les 33 gares retenues au Schéma Directeur d’Accessibilité – Agenda d’Accessibilité Programmé, 25 gares sont accessibles fin 2024 (bâtiment voyageurs et quais), soit 97% des bâtiments voyageurs et 76% des quais.

Sur le périmètre Franche-Comté : Baumes-les-Dames, Montbéliard, Belfort-Ville, Belfort-Montbéliard TGV, Besançon Franche-Comté TGV, Dole, Lons-le-Saunier, Valdahon, Morteau, Besançon-Viotte, Pontarlier.

Sur le périmètre Bourgogne : Paray-le-Monial, Beaune, Cosne-sur-Loire, Mâcon-TGV, Le Creusot TGV, Avallon, Clamecy, Dijon, Auxerre, Montbard, Saint-Jean-de-Losne, Montchanin, Decize.

Des investissements record, mais pas pour toutes les lignes !

Ce sont donc surtout les lignes principales comme Paris -Dijon-Lyon, Dijon-Besançon et la ligne à grande vitesse Paris-Lyon qui traverse la Côte d’Or qui vont en bénéficier. Le sort de celles qu’on appelle les petites lignes, à la campagne, est beaucoup plus incertain. C’est le cas de Paray le Monial – Montchanin ou Andelot – Saint Claude, alias la ligne des Hirondelles dans le Jura qui vieillissent plus vite que prévu. Pour les remettre en état, les tensions sont toujours vives entre la région, l’Etat et SNCF Réseau. Pour rénover ces lignes desservant de petites gares de campagne, il faut de 400 à 500 millions d’euros d’ici 2032 soit beaucoup plus que ce prévoyait le protocole de financement signé en 2023.

L’Etat et SNCF Réseau traînent toujours des pieds. Le vice président aux transports Michel Neugnot l’assure, en Bourgogne-Franche-Comté, le taux de financement des petites lignes par l’État est le plus faible de France. La région passe donc à la vitesse supérieure dans ce bras de fer et lance une pétition sur son site « pour la défense de nos lignes ferroviaires » car la région ne pourra pas assumer seule un tel niveau d’investissement.

Elle fait donc pression sur le ministère des transports qui en réponse met en place une mission pour évaluer précisément la somme nécessaire à la rénovation des petites lignes et dont les conclusions sont attendues avant l’été. C’est sur cette base là que le protocole de financement des petites lignes sera renégocié, tout doit être bouclé et signé en juin. La fenêtre de tir est réduite car la loi de finances 2025 impose des économies drastiques, incompatibles en l’état avec un financement massif pour le rail. C’est en tout cas ce qu’écrit la région. Si aucun accord n’est trouvé à cette date, pour plusieurs lignes c’est la fermeture assurée.