Projet très sérieux à près de 8 millions d’euros que les adultes font émerger à Cosne-sud, le futur Pôle petite enfance de Cœur de Loire a une première pierre spéciale. Des artéfacts de briques de Lego® réalisés en bois par les employés du chantier d’insertion intercommunal et que les partenaires ont emboîtés vendredi pour former un mur.

Renforcer le lien social et le lien aux familles

Un symbole et un peu d’amusement alors que ce fut tout sauf un jeu d’enfant, dans un contexte financier compliqué et une succession d’aléas retardateurs, de faire entrer en jeu le remplaçant d’une crèche L’Ourson qui n’est plus fonctionnelle en ville avec sa succession d’escaliers et ses salles à réagencer matin et soir afin d’alterner entre dortoirs et espaces d’activités. Ce pôle au goût du jour dont la livraison est attendue au printemps 2026, pensé par les professionnels pour leur bien-être, celui des tout-petits et leurs familles, veut surtout mieux répondre à une forte demande en mode de garde collectif, où va la préférence des parents.

Ce « gros projet du mandat », dixit le président de la CdC, Sylvain Cointat, a suivi « un seul but, apporter du service et rendre attractif notre territoire ». Dût son humilité être mise à mal, Marie-France Lurier, la vice-présidente en charge des affaires sociales, a été l’objet d’un hommage lors de la cérémonie, pour avoir cru en ce dossier et l’avoir porté sans relâche.

La localisation sur l’îlot Binot au quartier Saint-Laurent, « cher, très cher » à cette dernière qui y a grandi et travaillé, n’est pas anodine. Il est « en pleine mutation » avec le PRU (Programme de renouvellement urbain) et le pôle, juste à côté de futurs logements et services que construit Nièvre Habitat, y « renforcera le lien social et le lien aux familles ». C’est donc avec « une immense fierté » que l’élue, remerciant tous les financeurs (État, Région, Département, CAF, MSA), voit débuter « une aventure qui marquera positivement la vie de la collectivité ».

« Un pari audacieux »

« Un projet de qualité » et « aussi un élément de dynamisation », constate Brigitte Le Cornet, la présidente de la CAF de la Nièvre, quand l’offre d’accueil individuel baisse : – 5,6 % d’assistantes maternelles actives pour 100 enfants de moins de 3 ans en Cœur de Loire entre 2019 et 2023. Sur ce territoire, ça bouge pour la petite enfance avec la capacité d’accueil de la crèche de Donzy accrue, la présence de MAM (Maisons d’assistantes maternelles) à La Celle-sur-Loire et Suilly-la-Tour et des discussions allant dans le même sens sur le secteur de Pouilly-sur-Loire.

« Ça participera au bien-vivre », estime Jean-Paul Fallet, président de Nièvre Habitat. Enfant de Saint-Laurent lui aussi et vice-président du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté qui poursuit son soutien au quartier par des appels à projets autour de la résidentialisation et de petits aménagements, Hicham Boujlilat apprécie que soit redonné « du peps à une partie du territoire qui en avait bien besoin ».

Pour la sénatrice Nadia Sollogoub, du rêve (c’était ça quand elle était en charge du social à la CdC en 2017) à la réalité, il s’agit d’« un pari audacieux dans un département qui se dépeuple » mais « un excellent choix : je suis sûre qu’on en tirera les bénéfices ». Et la députée Perrine Goulet d’appeler aux efforts de tous à commencer par l’État pour soutenir la petite enfance, la parentalité et cet exemple d’« espace de construction humaine et de justice sociale ».

Un bâtiment à énergie positive

Le dernier mot à la sous-préfète, Magalie Malerba, saluant l’investissement dans l’attractivité, dans un bâtiment à énergie positive qui s’adapte aux usages, dans l’accès à l’emploi, l’égalité hommes-femmes. Pour l’État qui abonde à hauteur de 1,3 M€, « c’est bien plus qu’une enveloppe financière », de surcroît sur « un quartier où nous avons tous à apporter en terme de cohésion sociale ».

Un an à attendre pour travailler dans des espaces fonctionnels, lumineux, en prise avec un jardin, où activités (motricité, peinture, jeux d’eau…), dortoirs, salles de vie et zen ne s’envahiront pas les uns les autres. Et où le Relais Parent Enfants (RPE) accueillera dignement les assistant(e)s maternel(le)s, pouvant eux aussi accéder, avec “leurs” tout-petits aux salles d’activités.

La directrice de L’Ourson, Astrid Pottier, sait qu’« il y a toujours une liste d’attente » aujourd’hui face à des demandes de garde allant de l’occasionnel à ce qui est le plus courant, la semaine complète. L’on continuera à orienter vers d’autres solutions – dont les 87 assistant(e)s maternel(le)s actifs en Cœur de Loire, soit 64 sur le secteur de Cosne, 15 en Pouillysois et 8 dans le Donziais – et soutenir tous les acteurs. Mais avec la capacité accrue et autant de fonctionnalité, il y aura des lendemains qui chantent, voire, avec les enfants, qui crient. Et bien sûr, on ne va pas les faire taire !

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Florent Maupas

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