Légitimée par la loi Kouchner de 1999, confrontée à des besoins grandissants, l’intervention de bénévoles dans l’accompagnement de la fin de vie et le soutien des proches est essentielle. C’est là que Jalmalv Nièvre Écoute et vie lance un appel.
« On peut devenir un instrument pour vivre mieux dans la Nièvre. » Jean-Louis Delboy, président d’Écoute et vie Nièvre, Marie-Hélène Verquera, coordinatrice du secteur Cosne – La Charité-sur-Loire et la trentaine d’autres bénévoles en action dans cette association laïque, dont six sur ledit secteur, n’ont pas de blouse blanche mais « de l’écoute active » à revendre. Depuis 2000, elle a prouvé tout son sens face à la souffrance qui, elle, n’en a pas, de sens. Face au grand âge, à la solitude, la maladie, la fin de vie, Écoute et vie est « le lien de la société », l’accompagnement sociétal.
Un défi sociétal
Lequel relève d’une exigence (« c’est une cause qui doit unir tout le monde »), mais devient un défi avec le manque d’accompagnement familial, le vieillissement de la population et l’individualisme.
Écoute et vie manque de bras. Peut-être par manque de connaissance de l’existence de l’association, aussi sûrement parce que l’approche de la mort – qui est pourtant la vie – fait peur, légitimement, comme la blouse blanche. « 40.000 personnes habitent dans le coin, on doit bien pouvoir en trouver 15 pour faire du bénévolat. » Qui voudrait faire cette « expérience riche et exigeante » ?
« Pas glauque, témoigne Marie-Hélène, quand on voit ce qu’on leur apporte et ce qu’ils et elles nous donnent ». En l’occurrence, les résident(e) s et patient(e) s désignées par les soignants des établissements médicaux et Ehpad avec lesquels l’association est conventionnée – la liste s’agrandit -, pour que leur parole soit accueillie. Dont on sait que « le premier besoin, c’est la relation humaine ». Déjà de la considération.
Laisser s’exprimer
Car le basculement dans la maladie ou les soins palliatifs fait aussi basculer dans un temps de doutes, de deuil de la vie passée, voire d’enfermement, d’incompréhension, de détresse. « Pour que ce temps reste un temps de vie, donc de partage, c’est tout au long qu’il faut accompagner », argue Jean-Louis. « Amener de la vie aux jours », contribuer à « avancer dans un maximum de confort », à vivre mieux, à la campagne qui isole doublement.
Ne pas avoir le temps contraint ni le rôle du soignant, ne pas être non plus de la famille, est un avantage. « À leurs yeux, qu’on soit bénévole ça a de la valeur, ça les met en confiance. » Revient le souvenir de cet homme qui s’était confié : « Avec vous je peux pleurer. » Les dialogues, « ce n’est pas à nous d’orienter. L’objectif est de laisser s’exprimer », avec neutralité, empathie, respect de la confidentialité, de la dignité. L’on a le droit d’être maladroit, le malade l’est aussi.
Trente-cinq heures de formation (ane partie des frais est prise en charge par la Cpam) permettent de savoir comment s’y prendre. « On est dans le temps présent, pas dans l’au-delà et formé à ça. On travaille en équipe, on s’appuie les uns sur les autres » et sur des groupes de parole réguliers avec une psychologue. L’écoutant doit lui-même se protéger. Et, au fil du temps, « on a créé des échanges avec les soignants, notre action apporte aussi aux professionnels », sait Marie-Hélène.
Florent Maupas
Contact. Jalmalv Nièvre Écoute et Vie, tél. 07.88.42.72.07. Mail : [email protected]. Site : jalmalvnievreecouteetvie.fr.
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